Avec « Point d’Orgue à la Française », notre prochain concert le 17 mai 2025 à Ainay, vous découvrirez toute la diversité de la musique symphonique française. Préparez-vous pour un moment suspendu où se rencontrent la puissance de l’orgue et le raffinement de l’art français. Pour la première fois, l’orgue d’Ainay résonnera avec l’OSL dans la monumentale Symphonie n°3 de Camille Saint-Saëns pour orgue et orchestre, interprétée par notre soliste invitée, Carine Clément.
Une présentation de cette 3e Symphonie pour orgue vous est proposée par nos musiciennes Amandine, Laure (violons) et Sophie (alto).
La Symphonie n°3 de Saint-Saëns : la symphonie de la modernité
La 3e Symphonie pour orgue en ut mineur de Camille Saint-Saëns, créée en 1886 à Londres, a immédiatement remporté un immense succès, confirmé lors de sa première à Paris.
Ce chef-d'œuvre, célébré pour son originalité et ses émotions puissantes, combine orchestre symphonique, orgue et piano, une association rare. Saint-Saëns innove en intégrant le piano comme instrument d'orchestre, lui conférant un rôle dynamique inédit. Virtuose du piano et de l'orgue, il impressionne ses contemporains par son génie et dédie cette symphonie à son ami Franz Liszt, disparu peu avant la création.

Une symphonie d’un succès immédiat
Composée en 1886, la Symphonie n°3 en ut mineur pour Orgue et orchestre de Camille Saint-Saëns a connu immédiatement un franc succès, tout d’abord en Angleterre où elle a été initialement commandée pour la Royal Philharmonic Society de Londres, puis lors de sa première française à Paris, lorsque Camille Saint-Saëns est de retour dans son pays natal.
L’audace d’une œuvre exceptionnelle et d’une orchestration innovante
Cette symphonie, la cinquième et dernière du compositeur (la numérotation « officielle » ignorant deux symphonies de jeunesse restées inédites), est incontestablement la plus ambitieuse: « Je vais faire dans cette terrible chose beaucoup d’expériences nouvelles », écrit Saint-Saëns à son éditeur. Très célèbre et appréciée aujourd’hui encore, elle sait conquérir son auditoire par la puissance des émotions qu’elle procure et par son originalité. Sa particularité majeure ? Rassembler au sein d’une même œuvre un orchestre symphonique, un orgue et un piano. Car si la sonorité de l’orgue est particulièrement adaptée à l’acoustique des églises, les formations symphoniques se plaisent idéalement dans les salles de concert. Il est ainsi peu répandu d’écouter ensemble cette diversité de timbres. Saint-Saëns innove également en faisant du piano un instrument d’orchestre, contrastant avec sa position habituelle de soliste, absent jusqu’à présent des effectifs symphoniques, mais lui faisant néanmoins interpréter des gammes très rapides qui viennent dynamiser l’orchestre. « Le compositeur pense qu’il est temps, pour la symphonie, de bénéficier des progrès de l’instrumentation moderne », précise-t-il dans le programme de la création.
Une structure en diptyque
Même si elle est découpée en quatre mouvements, la symphonie se présente comme un diptyque, les mouvements s’enchaînant deux à deux. Remarquez dans l’introduction lente la tenue des violons qui émerge du silence, les bois qui répondent par un motif de 4 notes, puis la transition vers l’allegro, sombre, avec un tremolo de cordes mystérieux. Essayez de reconnaître le 2ème mouvement, un adagio très expressif qui marque la première apparition de l’orgue, discret dans un premier temps, mais indispensable à la couleur générale. Repérez enfin l’entrée dans le finale, marquée par un accord impérieux (en ut majeur) de l’orgue.
Camille Saint-Saëns (1835 – 1921)

Si Saint-Saëns nous invite à cette expérience inédite, c’est en raison de sa passion pour l’orgue et le piano. À 11 ans, il était déjà virtuose du piano et donnait ses deux premiers concerts salle Pleyel à Paris. À 25 ans, il avait déjà écrit trois symphonies, un oratorio, un quintet et un concerto pour violon. De nature curieuse, il écrivait des vers, s’intéressait aux sciences et à la philosophie et sa mémoire était prodigieuse.
À 18 ans, il fut nommé organiste de l’église Saint-Merry (Paris 4e). Quatre ans plus tard, il deviendra titulaire de l’orgue de la Madeleine et y jouera durant 20 ans.
Excellent pianiste et organiste, Saint-Saëns faisait l’admiration de ses contemporains, tels Berlioz, Liszt, Wagner ou Bizet, impressionnés notamment par ses improvisations prodigieuses. La pratique instrumentale poussée à l’excellence n’était d’ailleurs pas son seul talent. Saint-Saëns se considérait comme un classique, mais il aura marqué son époque par le caractère novateur de ses compositions, avec notamment ses poèmes symphoniques : œuvres généralement pour orchestre symphonique pour laquelle le compositeur s’inspire d’un sujet non musical (littéraire, philosophique, historique, poétique, pictural). Saint-Saëns a abordé tous les genres et s’est inspiré de tous les styles, mais bien que grand pianiste, il n’a écrit que des concertos pour piano et n’a pas laissé d’œuvre très significative pour le piano seul.
Mort à 86 ans en 1921, il n’a cessé durant sa vie entière de composer avec facilité et constance. Il disait d’ailleurs : « Je produis des œuvres pour accomplir une fonction de ma nature, comme un pommier produit des pommes ».
C’est au sommet de sa gloire que Saint-Saëns compose sa 3e Symphonie pour orgue, dédiée à Franz Liszt, auquel le liait une admiration réciproque et qui s’était éteint peu avant la création, ayant juste le temps d’accepter la dédicace.
Retrouvez la 3e Symphonie pour orgue au programme de Point d’Orgue à la Française, samedi 17 mai 2025 à Lyon Ainay !

Réservez dès maintenant vos places pour cette soirée unique.
Nous sommes impatients de vous retrouver Samedi 17 mai 2025 à 20h30 à l’abbaye d’Ainay pour ce Point d’Orgue en hommage à la France.
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