Aram Khatchaturian et son œuvre Gayaneh

L’Orchestre Symphonique de Lyon a le plaisir d’interpréter cette année les célèbres oeuvres Gayaneh et Mascarade d’Aram Khatchaturian mais qui était il ?

(autre écriture possible Aram Khatchadourian)

Aram Khatchaturian joué par l'Orchestre Symphonique de Lyon le 18 Avril 2015
Aram Khatchaturian

Compositeur arménien né le 6 juin 1903 à Tbilissi (Géorgie) dans la modeste famille d’un relieur, Aram Ilyitch Khatchaturian ne vint que tardivement à la musique. Assez tôt, pourtant il joua correctement du piano et du cor. En 1921, ses parents le destinant à une profession libérale, il s’inscrivit à la faculté de biologie de l’Université Lomonossov (1921) de Moscou et, parallèlement, à l’école du compositeur Mikhaïl Gnessine (devenue Institut d’État après la Révolution d’Octobre) pour y étudier le violoncelle et la composition. Plus tard, au Conservatoire de Moscou il suivit les leçons de Nikolaï Miaskovsky, compositeur et condisciple de Prokofiev, qui resta son plus fidèle ami.

Aram Khatchaturian compose dès 1932 un Trio pour clarinette, violon et piano remarqué par Prokofiev, qui le fit interpréter à Paris. En 1933, il composa une Suite pour la danse. Il s’inspira de toutes sortes de danses arméniennes, azerbaïdjanaises, géorgiennes et ouzbeks et, de son œuvre, on découvrait un goût évident pour le folklore.
En 1934, inspiré par la musique occidentale et le folklore arménien, Aram Khatchaturian s’imposa avec sa première Symphonie n° 1, œuvre célébrant le quinzième anniversaire de la République Soviétique d’Arménie, et avec laquelle il obtint son diplôme de composition au Conservatoire de Moscou. Il fit aussi, dans la même année, une musique de film.  À partir de cette composition, une longue carrière de compositeur de musique de scène débuta. Il allait produire plus de quarante œuvres pour le cinéma et le théâtre. Aram Khatchaturian a été le premier compositeur en Union soviétique à intégrer la musique moderne dans le ballet classique.

Le Concerto pour violon et orchestre, composé en 1940 et récompensé l’année suivante par le Prix Staline, lui valut la notoriété internationale et marqua sa carrière. Il devint alors un de ses compositeurs les plus célèbres.
En 1941 il célébra aussi le romantisme russe avec Mascarade et avec la Symphonie n° 2 dites « Les Cloches » (1942) tenta d’exorciser les atrocités de la guerre contre l’envahisseur nazi, honora sa patrie arménienne avec un Hymne à l’Arménie (1944), mais plus encore avec une première tentative chorégraphique, Le Bonheur, suite de danses folkloriques donnée à Erevan. C’est ce premier essai que le compositeur, insatisfait, reprit et développa considérablement pour en faire Gayaneh, ballet en quatre actes créé avec un succès considérable en 1942 par le Théâtre Kirov de Leningrad, à Perm, où la troupe avait trouvé refuge. Le livret mêle d’une façon efficace, sur fond de début de Seconde Guerre Mondiale, la vie d’un kolkhoze arménien, avec son traître saboteur anti-soviétique, son héroïne – le rôle-titre – luttant pour le triomphe de l’idéal communiste et son amour pour le vaillant travailleur Armen. Des suites d’orchestre en furent tirées, qui culminent avec la célébrissime Danse du Sabre qui fit depuis le tour du monde dans tous les arrangements possibles. D’une couleur orchestrale généreuse, faisant la part belle aux danses populaires arméniennes et caucasiennes, la musique, la chorégraphie et les costumes exotiques, apportèrent un peu de lumière dans un monde dévasté et à un public alors sous le choc d’un terrible conflit. De nombreux chefs européens et américains diffusèrent avec succès les deux suites d’orchestre ou divers extraits du ballet, relayés plus tard par des enregistrements sur disques.

En 1948, il fut pointé du doigt pour ses tendances « formalistes », au même titre que Prokofiev, Chostakovitch, et Miaskovsky. Vers 1953, il se mit à diriger ses propres œuvres, ce qui lui ouvrit les portes de l’Occident et des Etats-Unis, en de prestigieuses tournées à la tête des meilleurs orchestres internationaux Dès lors, sa production d’œuvres va peu à peu diminuer, bien qu’il écrive notamment en 1954, lors d’un voyage en Italie, le célèbre ballet Spartacus que le chorégraphe Iouri Grigorovitch hissera dès les années 1960 à la notoriété mondiale.

En 1961, Aram recommença à écrire de la musique orchestrale et composa une sonate pour piano. L’année qui suivit, il continua avec trois concertos-rhapsodies qu’il voulait rajeunir particulièrement celui pour violoncelle (1963), très virtuose, dédié à Mstislav Rostropovitch. Dans les dernières années de sa vie, Aram Khatchaturian composa encore trois sonates pour violoncelle, violon et alto. Ces dernières œuvres sont rarement jouées et n’ont, à ce jour, pas été enregistrées.  L’œuvre Gayaneh connut une seconde « création » au Bolchoï de Moscou en 1968, dans une version remaniée, et avec un succès considérable. Le compositeur devint ainsi une icône incontestable de l’art musical soviétique.

Aram Khatchaturian meurt à Moscou le 1er mai 1978, peu avant son 75e anniversaire. Il est enterré au Panthéon Komitas1 d’Erevan, ainsi que d’autres Arméniens distingués pour avoir rendu l’art arménien accessible à tout le monde.

D’après différentes sources internet : les articles de  Wikipedia ,  les éditions chant du monde (textes de Jacques Di Vanni )